[Chronique expat] De quoi êtes-vous le plus fier depuis le début de votre vie à l’étranger ?

Le mois de février est un mois très symbolique pour moi : cela fait 7 ans que j’ai quitté la France pour partir vivre à l’étranger, et exactement un an que j’ai créé mon blog adoré, L’Allée du monde. J’ai donc deux bougies à souffler, et des bougies importantes, qui marquent le début de deux belles aventures cruciales à mon épanouissement personnel et au fait d’orienter ma vie dans la bonne direction. Et dieu sait qu’il n’est pas toujours simple de rester sur la bonne route, surtout lorsque la vie en général, et encore plus la vie à l’étranger, est faite de beaux moments, mais aussi de détours, de retours, d’embuches, de déménagements, d’ajustements, et que sais-je encore. Malgré tout, je suis quand même fière du chemin parcouru, même si j’ai encore – en espérant que vous m’excuserez l’expression – du pain sur la planche pour réaliser un certain nombre de choses importantes à mes yeux.

L’importance du bilan : de quoi êtes-vous le plus fier ?

J’ai tendance à être dure avec moi-même, et à ne jamais être complètement satisfaite (et je parierais ne pas être la seule à posséder ce vilain défaut !). J’y travaille, mais je suis plutôt d’un naturel à voir le verre à moitié vide plutôt qu’à moitié plein. C’est une force, c’est toujours ce qui m’a permis de continuer à avancer, mais aussi une faiblesse, parce que cela m’empêche d’être pleinement heureuse dans le moment présent. Mes 7 ans d’expatriation et la première bougie de mon blog (né de mon expatriation) m’ont récemment aidés à enfin voir le verre à moitié plein, en faisant le point sur tout le chemin parcouru pendant ces années de vie à l’étranger. Et j’ai réalisé que pour nous tous, le simple fait d’avoir vécu ou de vivre dans un autre pays a rendu notre vie plus riche. Pas parce que vivre à l’étranger est “mieux” que de rester dans son pays d’origine (je ne le crois pas, chacun possède ses rêves et son chemin de vie, et il peut être riche en restant là où on est né). Mais parce que vous avez, en vous expatriant, soit réalisé un rêve, soit surmonté une peur (celle de l’inconnu), et souvent les deux en même temps.

Quelles que soient les déceptions ou regrets que vous avez peut-être concernant votre vie, remontez le fil du temps et dites-vous qu’au moins, vous avez réalisé une chose de taille : celle d’avoir quitté votre pays d’origine pour partir vivre ailleurs, d’y avoir construit une nouvelle vie de zéro, souvent appris une ou plusieurs langues étrangères, et voyagé et découvert un ou plusieurs pays différents. Vous avez aussi peut-être rencontré l’amour de votre vie au cours de votre expatriation, ou vécu cette belle aventure avec lui/elle depuis le début, fondé une famille internationale, rencontré des amis extraordinaires, monté votre entreprise ou projet personnel, ou réussi dans la carrière de vos rêves. Alors, de quoi êtes-vous le plus fier depuis le début de votre vie à l’étranger ? Votre réponse m’intéresse ! Je me lance, avec les trois choses dont je suis le plus fière dans mon bilan de vie expat.

1. Avoir vécu dans plusieurs pays…  

… malgré le fait d’être terrorisée au moment du départ, notamment lorsque j’ai quitté Londres pour Lisbonne en 2015, seule, sans parler un mot de portugais et pour un poste certes passionnant, mais non permanent dans une start-up. Quand je regarde en arrière, je me trouve courageuse, et aussi un peu inconsciente. Je me souviens de ce que j’éprouvais alors : la conviction profonde que c’était la bonne décision, que je devais partir à Lisbonne, et en même temps la tristesse de quitter une ville dont j’étais folle amoureuse, Londres, et tous les amis formidables que j’y laissais derrière moi. Et la peur de l’inconnu. Quand je pense à ça, je me dis que la petite Gabrielle de mon enfance serait fière de moi : elle qui avait soif de voyages et d’aventures, et elle verrait que j’ai réalisé ce rêve. Quand je pense à la première fois où j’ai pris l’avion seule à l’âge de 22 ans (oui !) pour partir améliorer mon anglais à Vancouver et que j’avais (très) peur car je ne connaissais rien aux aéroports, je me dis que tout le chemin parcouru équivaut au moins à gravir l’Everest (un brin exagéré, mais vous comprenez la symbolique de l’image !).

2. Avoir lancé mon blog

Là encore, la petite Gabrielle de 8 ans, qui disait que son rêve était de devenir écrivain serait plutôt contente : oui, c’est vrai, je n’ai toujours pas publié de livre (ce n’est pas faute d’en avoir commencé au moins 20 dans ma vie, mais j’attends toujours l’étincelle pour LE bon !), mais j’ai trouvé un moyen d’écrire tous les jours sur un sujet qui me passionne, d’être lue par des personnes qui partagent mes centres d’intérêts, et de pouvoir en parler avec elles. Sans oublier que ce blog n’aurait jamais vu le jour si je n’étais pas partie vivre à l’étranger. Enfin, ce blog est devenu un projet sur lequel j’aime travailler plus que toute autre activité et que j’aimerais développer, et pourrait bien, à terme, contribuer à une reconversion professionnelle voulue depuis longtemps. Que demander de plus, vraiment ?

3. Parler couramment anglais

Lorsque ma soeur et moi étions petites, nous nous mettions à la fenêtre de notre appartement, attendions que des gens passent dans la rue, et faisions semblant de parler anglais. Nous ne connaissions aucun mot, nous imitions ce que nous pensions être l’accent anglais (je donnerais beaucoup aujourd’hui pour observer le regard perplexe des passants…). Je n’ai cependant commencé à parler couramment l’anglais que lorsque j’avais 24 ans, après bien des années d’immersion, de cours et de carnets gribouillés de tous les nouveaux mots qui me passaient sous la main. Le chemin fut long et tortueux. Je me souviens de mon premier stage aux Etats-Unis il y a 8 ans : à ce stade de mon apprentissage, j’avais encore beaucoup de mal à répondre et à participer à une discussion, et je compensais en hochant la tête et en souriant (je me souviens des crampes aux visages comme si c’était hier !). Parler couramment l’anglais était un rêve, et reste à ce jour, je pense, la plus grande fierté de ma vie d’expat. J’ajouterais à cela le fait d’être réellement imprégnée de la culture britannique et integrée dans mon pays d’adoption, ce que l’apprentissage d’une langue permet plus facilement !

L'Allée du monde Gabrielle Narcy expatriation auteur
Souvenir de mes quelques mois passés aux Etats-Unis

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