Je ne sais pas comment cela se passe dans le pays où vous vivez, mais au Royaume-Uni la culture des oeuvres de bienfaisance (ou « charities ») est très présente et importante. Je l’avais déjà évoqué dans un article publié sur le blog précédemment, mais c’est l’une des choses qui m’a le plus frappée lorsque j’ai déménagé au Royaume-Uni en 2011. J’ai tout de suite remarqué qu’au travail, beaucoup de mes collègues étaient impliqués dans des oeuvres de bienfaisance et que des événements caritatifs étaient organisés régulièrement au sein de l’entreprise (et je ne suis pas la seule française à le remarquer : lisez l’article de Lucie de My Tour du Globe, longtemps expatriée en Angleterre, à ce sujet !).. Petit tour d’horizon de l’importance de la solidarité au Royaume-Uni, et de comment je suis “enfin British” : je participe bientôt à mon premier événement caritatif !
Charity, vous avez dit Charity ?
Beaucoup plus que ce que j’ai connu en France, de nombreuses personnes de mon entourage en Angleterre sont activement impliquées dans des événements de bienfaisance (attention, je ne dis pas que les Français se fichent de la solidarité, mais je pense qu’elle s’exprime différemment !). Les « bake sales », par exemple, sont un grand classique de la scène caritative britannique : quelqu’un au travail ou à l’école de vos enfants cuisine des gâteaux ou des biscuits que vous pouvez acheter, et tous les profits sont reversés à une “charity” (je suis piètre cuisinière mais grande gourmande, je saute donc toujours sur l’occasion de pouvoir soutenir une bonne cause en achetant des pâtisseries maison – quand on y pense, c’est une idée de génie !). De très nombreuses personnes participent également à des marathons et demandent à leurs proches et collègues de les soutenir en faisant un don sur une page de “fundraising”. Un autre classique au Royaume-Uni sont les Charity shops, ces boutiques de seconde main où tout ce qui est vendu va au profit d’associations. Dans tout le pays, on compte près de 12 000 boutiques de ce type. Ce sont de vraies cavernes d’Ali Baba qui possèdent de nombreux avantages : on peut y dénicher des perles vintage, dépenser son argent pour soutenir des causes qui nous sont chères et avoir un impact environnemental positif en réutilisant des produits usagés. Lorsque j’ai déménagé de Londres au Portugal, j’ai donné quelques valises de vêtements et de petits objets que je ne souhaitais pas emporter avec moi à ma Charity shop de quartier, en sachant qu’elle pourrait les revendre au profit d’une bonne cause.
La culture des oeuvres de bienfaisance au Royaume-Uni
Chaque année, les oeuvres de bienfaisance britanniques récoltent près de 10 milliards de livres en donation (oui, vous avez bien lu !). C’est le pays d’Europe qui donne le plus aux oeuvres caritatives proportionnellement au nombre total de sa population et le 5e au monde. Cancer UK Research, British Heart Foundation, Macmillan Cancer Support et Oxfam sont chaque année les oeuvres de bienfaisance à recevoir le plus de donations. La culture de la solidarité est également très différente, avec un marketing à la pointe, une grande présence sur les médias sociaux et une vraie culture de compétition parfois entre ces “charities”. Un exemple frappant, selon moi : une entreprise pour laquelle j’ai travaillé à Londres avait organisé un jeu-concours sur ses réseaux sociaux. Le principe ? Trois oeuvres de bienfaisance, un appel au vote du public via les réseaux sociaux et l’association gagnante remporterait une donation de 1000 euros. Alors community manager du marché français, on m’a demandé de décliner ce jeu-concours en France. J’ai exprimé mes réticences, en expliquant à mon directeur du marketing britannique qu’en France, faire appel à un vote du public pour savoir quelle association devrait recevoir la donation et organiser un compétition autour de ce thème serait sans doute mal vu… Et ça n’a pas loupé : le jeu-concours a fait un tabac au Royaume-Uni, et a été un véritable flop en France. J’ai reçu des dizaines de commentaires outrés de journalistes Français qui avaient reçus mon communiqué de presse.
Mon premier événement caritatif : ça y est, je suis British !
La solidarité et les oeuvres de bienfaisance sont donc un élément très important de la culture britannique, et voir autant de gens s’impliquer m’a donné un exemple à suivre. Si tous ces gens « ordinaires » (mais avec un grand coeur !) de mon quotidien pouvaient le faire, je pouvais le faire aussi.
Alors c’est décidé : le 8 mars prochain, je pars à Londres pour participer à la Big London Night Walk, une marche de 20 km dans Londres by night, de 22h à 4h30 du matin (!). J’aide une oeuvre de bienfaisance britannique, The Big Issue Foundation, à récolter des fonds pour les vendeurs du Big Issue, un journal vendu dans la rue par d’anciens SDF qui sont toujours en grande précarité. Voir des sans-abris dans la rue, quel que soit le pays où je vis, est quelque chose qui m’a toujours brisé le coeur, et j’espère que cette marche à laquelle je prendrai part sera l’occasion pour moi de les aider de manière plus conséquente ! J’en profite pour glisser dans cet article que si vous souhaitez donner quelques euros/livres pour me soutenir dans cette marche (et surtout les soutenir !), c’est possible sur cette page (qui comprend plus d’explications sur l’évènement). Toutes les donations sont reversées à l’association. Je n’ai malheureusement pas de muffin ou de biscuit maison à vous donner en échange, mais je vous serai infiniment reconnaissante de votre soutien !
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Pourquoi je souhaite donner plus de mon temps et de mon argent à des oeuvres de bienfaisance
Participer à cet événement et donner plus de mon temps et de mon argent à des associations m’a été inspiré par des personnes de mon entourage, mais c’est aussi une évolution personnelle qui découle du fait que je souhaite donner une orientation plus solidaire à ma vie. Donner à ceux qui en ont besoin, et aussi mieux traiter la planète (ceux qui me suivent sur Instagram savent que j’ai pris de nombreuses mesures écologiques dans ma vie – mais cela sera l’objet, un jour, d’un autre article !). Croyez-moi lorsque je vous dis que je ne suis pas là pour donner des leçons ni faire la morale car pendant des années, je n’ai pas fait grand chose pour aider les autres ou la planète. J’ai aidé des proches et des amis, bien sûr (je n’étais pas non plus un monstre !). J’ai aussi fait quelques donations occasionnelles lors d’événements caritatifs ou lorsque des amis ou collègues levaient eux-mêmes des fonds pour une association. Je recyclais mes déchets et je ne jettais pas mes papiers dans la rue, mais j’ai peu fait pour des causes dans lesquelles je croyais pourtant, pour aider des inconnus. Et encore aujourd’hui, je suis toute petite à côté de gens admirables que je connais et dont j’ai beaucoup à apprendre. Pour être totalement transparente avec vous : je gagne moins d’argent depuis que je suis freelance et blogueuse que lorsque je travaillais en entreprise, et pourtant je donne plus aujourd’hui à des causes caritatives. Car ce n’est pas vraiment une question de moyens ni de donner de grosses sommes, mais plutôt d’état d’esprit. J’ai lu cette phrase dans un livre il y a quelques temps : “La solidarité, la vraie, ne se vit pas avec des discours mais avec des actes”. Et elle a raisonné en moi comme un boomerang. Si je voulais me sentir mieux dans ma vie, il fallait que j’agisse sur ces choses qui me révoltent, même à ma toute petite échelle personnelle. Car la solidarité est si importante. Pour une société meilleure, plus juste, plus altruiste et plus ouverte vers l’Autre. Il n’y a pas de petite contribution lorsqu’il s’agit de tendre la main vers l’autre, peu importante la forme que prend cette main tendue : argent, temps ou simplement de l’empathie !
Et vous, est-ce que vous donnez parfois de l’argent à des oeuvres de bienfaisance, ou pas encore mais vous y pensez ? Quelles causes sont importantes pour vous ? Qu’avez-vous pu observer par rapport à la solidarité et aux oeuvres de bienfaisance dans le pays où vous vivez ? Cela m’intéresse beaucoup d’entendre vos témoignages !
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