Mes 7 conseils aux futurs expatriés

Je suis partie vivre à l’étranger “pour de bon” à l’âge de 25 ans. Diplôme en poche, j’ai quitté la région parisienne pour Londres.  J’avais déjà vécu plusieurs mois à l’étranger, dans le cadre de stages ou de cours de langue. A chaque retour en France, je n’avais qu’une chose en tête : repartir, mais cette fois sur le long terme, pour poser mes valises de manière durable dans un autre pays. Dieu sait que cette expatriation, je la voulais depuis des années !

L’expatriation : une vague d’émotions

Vous pourriez croire, en lisant ces lignes, que j’ai été la future expat la plus préparée au monde. Aïe… pas vraiment. Je suis partie “la fleur au fusil”, absolument pas préparée au tsunami qu’est une installation dans un autre pays. Vous me direz sans doute que cela fait partie de l’expérience de vie à l’étranger, et vous aurez raison : ce sentiment d’être submergé de toute part par de nouvelles émotions et rencontres, l’apprentissage d’une langue étrangère et d’une nouvelle culture sont souvent les motivations qui nous font vouloir une expatriation en premier lieu. Et très souvent, cette vague de nouvelles expériences est, même si gigantesque, absolument délicieuse. Oui, mais… Je suis également persuadée que si j’avais été guidée, et mieux préparée, cela m’aurait évité quelques gifles assez douloureuses durant les premiers mois de ma vie à l’étranger (mais l’histoire finit bien, je vis toujours à l’étranger aujourd’hui et j’y suis heureuse !).

D’où viennent ces 7 conseils

 

Il y a quelques semaines, le ministère des Affaires étrangères m’a demandé de compiler mes 5 conseils pour les futurs expatriés dans une présentation donnée conjointement avec eux, devant des centaines de candidats au départ au salon “S’expatrier, mode d’emploi”, à Paris. Ce qui les intéressait dans mon témoignage, c’est que je parle des aspects plus émotionnels, psychologiques et culturels de la vie à l’étranger. Car dans leur mission d’accompagner les Français dans leur expatriation de manière pratique, ils savent qu’un expat averti en vaut deux. Traduction : être préparé sur le plan émotionnel et culturel évite de se retrouver dans des situations pratiques d’urgence, compliquées à gérer.

Dans cet article, je reprends les 5 conseils donnés lors de cette présentation, plus 2 conseils bonus (en fin d’article) qui, bien qu’un peu plus pratiques, ressortent souvent dans les témoignages de mes lecteurs et sont d’après moi très importants pour se sentir bien dans ses nouvelles baskets d’expats. En espérant que ces conseils vous aideront, je vous souhaite une bien belle expatriation !

1. Constituez-vous un réseau dès votre arrivée

C’est, selon moi, l’une des premières choses à faire, avec l’ouverture de votre compte en banque ou comprendre comment le système de santé de votre nouveau pays fonctionne. Pourquoi ? Cela va constituer le socle de votre nouvelle vie à l’étranger. Connaître des gens déjà installés sur place peut s’avérer incroyablement bénéfique pour votre moral (en cas de mal du pays !), et aussi très utile en cas de pépin : aide concernant les démarches administratives, trouver une colocation ou un travail par bouche à oreille, poser des questions sur la scolarisation de vos enfants, ou que sais-je encore. La liste des sujet à aborder avec des personnes qui connaissent mieux votre pays d’accueil que vous est infinie ! Il ne s’agit pas de rencontrer 45 meilleurs amis dès votre première semaine (même si vous le vouliez, vous n’en aurez sans doute pas l’énergie !), mais plutôt de trouver une ou deux personnes sympathiques que vous pouvez voir pour prendre un verre ou visiter un musée. Si vous partez avec un job en poche, vous pourrez vous lier d’amitié avec des collègues. Ou peut-être que vous connaissez des gens sur place. Mais si ce n’était pas le cas, il existe de nombreux moyens de rencontrer vos futurs amis ! Si si, promis, juré. Meet-ups, groupes expats, tandems de langue et bien plus encore. J’en parle plus en détail dans un article à venir.

2. Pratiquez la langue de votre nouveau pays

Quelques conseils pour ceux qui partent dans un pays non francophone. Pratiquez votre nouvelle langue au quotidien le plus tôt possible, même s’il ne s’agit que d’apprendre le vocabulaire et les phrases de base. Cela facilitera grandement votre quotidien, et vous permettra de créer un lien avec les habitants natifs de votre pays d’expatriation. Même si vous n’êtes pas bilingue, cela leur fera toujours plaisir de voir que vous apprenez ! Il existe d’ailleurs des manières gratuites et ludiques pour apprendre une langue, testées et approuvées (j’en parle dans cet article). Il faut vous attendre à vivre à la fois des petites frustrations liées au fait que l’on a parfois du mal à s’exprimer, et aussi au fait qu’on ne possède pas la même personnalité ni capacité à s’exprimer dans une langue étrangère (je parle de cet aspect ici). Mais apprendre une nouvelle langue reste l’une des très belles expériences de la vie à l’étranger. A noter : il arrive aussi que certaines personnes s’expatrient sans apprendre la langue de leur nouveau pays, et que cela se fasse ni par arrogance, ni par mauvaise volonté (j’en parle dans cet article). Cependant, tout le monde peut au moins apprendre les mots et phrases de base !

3. Préparez-vous à la tristesse de certains proches

Partir vivre à l’étranger, c’est aussi laisser derrière soit des proches qui se seraient bien passés de vous voir quitter le pays ! Il n’existe pas de recette miracle, mais mieux vaut y être préparé, et prendre le temps de rester en contact avec ceux qui comptent vraiment pour vous et qui sont tristes à l’idée de vous voir partir. Cela ne devient pas toujours plus facile avec le temps, mais vos proches (et vous), après quelques mois ou quelques années, vous habituerez à votre nouveau mode de vie. Pour en lire plus à ce sujet, vous pouvez consulter cet article de mon blog.

4. Entretenez vos amitiés en France

Je sais, j’ai dit plus haut qu’il vous fallait vite rencontrer de nouvelles personnes. Oui, mais il est aussi important de trouver un juste milieu, et de ne pas perdre ces gens qui comptent pour vous dans votre pays d’origine, et qui vous connaissaient avant votre expatriation. Comme une blogueuse expat de talent vivant à Montréal l’a si bien dit (Sarah d’Une parisienne s’émerveille) dans une interview postée sur mon blog : “J’ai l’impression qu’il y a une règle tacite selon laquelle c’est à celui qui part d’entretenir la flamme de l’amitié. Personne ne m’avait prévenue et j’ai mis du temps à le comprendre. Alors si j’avais un conseil à donner, ce serait : sélectionnez les amitiés qui vous sont très précieuses. Chérissez-les et nourrissez-les. Car la vie à l’étranger creuse profondément les écarts !”. Rien de plus vrai ! J’ai failli perdre des amitiés très précieuses en les délaissant durant les premières années de mon expatriation, mais je suis devenue meilleure à les chérir avec le temps.

5. Sollicitez la communauté francophone

Il existe une grande communauté francophone partout dans le monde : sollicitez-là ! Même si vous apprenez ou parlez couramment la langue de votre pays d’accueil, connaitre quelques francophones aide énormément en cas de coup dur. Vous partagez les même références culturelles, et cela fait parfois du bien de se retrouver entre concitoyens ! A noter : la communauté francophone inclut aussi des structures comme les Consulats ou les Ambassades qui sont là pour vous aider en cas de problème urgent.

6. Trouvez un logement pour votre premier mois

Assurez-vous que vous savez où vous dormirez pendant au moins un mois. N’oubliez pas : vous ne partez pas en road trip avec une date de retour et la possibilité de trouver un motel au gré de vos envies ou de la météo. Vous partez vous installer pour un bout de temps dans un pays étranger, avec de nombreuses démarches administratives et autres choses importantes (et fatigantes) à faire dès votre arrivée. Que vous dormiez chez des amis ou réserviez un hôtel ou toute autre solution de logement, soyez certain d’avoir un toit où dormir pendant au moins un mois (voire deux !). Trouver un logement et un travail peut prendre plus de temps que prévu (surtout si vous cherchez les deux en même temps), et vous serez heureux d’avoir le temps de vous organiser comme il se doit sans avoir à vous soucier de faire vos valises pour quitter votre logement temporaire sans réelle solution au bout d’une semaine !

7. Partir avec des économies

Il est toujours possible, et important, d’accumuler des économies avant le départ, surtout si vous ne pouvez pas dormir gratuitement chez des amis pendant un temps ou n’avez pas encore décroché de job avant le départ. J’ai travaillé comme vendeuse dans un grand magasin à temps plein pendant 6 mois avant mon départ avec pour seul but de mettre de l’argent de côté avant de partir vivre à Londres. Car même si j’ai trouvé un emploi dès mon arrivée (mais ça, je ne le savais pas avant le départ), il m’a quand même fallu avancer certaines sommes avant de percevoir mon premier salaire : frais d’agences immobilière, caution, abonnement de téléphonie mobile, prendre le métro, me nourrir, sortir au pub avec mes nouveaux collègues (on y échappe pas au Royaume-Uni !)… La liste des dépenses de base est longue, et partir sans un sou en poche peut très rapidement vous mettre dans une situation délicate, voir franchement stressante. Mon conseil est de partir avec au moins 1500€ à 2000€ de côté, en fonction de votre situation professionnelle à votre arrivée et de votre pays et ville d’accueil, le coût de la vie variant énormément en fonction de là où vous poserez vos valises. Adaptez cette somme à votre situation, mais pensez-y !

En conclusion…

L’expatriation est une expérience très personnelle qui varie énormément en fonction des circonstances de votre départ : est-ce un départ voulu depuis longtemps, suivez-vous un conjoint, avez-vous une entreprise pour vous aider à vous installez ou partez-vous seul, avez-vous des enfants, êtes-vous étudiant, retraité ou en reconversion professionnelle ?

Il n’existe pas de recette magique de l’expatriation, mes les 7 points évoqués précédemment sont importants car ils concernent tous les expatriés à différent degrés. Aussi, votre vécu de l’expatriation évoluera avec le temps. Par exemple, au début de mon expatriation, je fuyais les francophones car je voulais améliorer mon anglais. Maintenant, je les recherche. Mon mal du pays était aussi beaucoup plus fort dans les 2 premières années de mon expatriation. Maintenant, c’est simplement devenu ma vie, et je me suis adaptée. Le temps est un facteur très important. Alors donnez-vous le temps de comprendre comment vous réagissez à votre vie à l’étranger, et laissez vous porter aussi : c’est une si belle expérience !


Rendez-vous sur la page « Services » de mon blog pour tout savoir sur mes séances d’aide à l’expatriation

Un projet d’expatriation en vue ? Je suis disponible pour vous aider dans votre projet de vie à l’étranger, quel qu’il soit, et propose des séances d’aide à l’expatriation et de discussion par Skype, pour une somme très abordable. Envoyez-moi un email à l’adresse gabrielle@lalleedumonde.com pour me parler de votre projet, et discutons-en. Je propose également des cours d’apprentissage de l’anglais de tous les jours, ou relatif à votre domaine professionnel. Pour en savoir plus, rendez-vous sur cette page !

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2 Commentaires

  • Je me suis reconnue dans beaucoup de points. Notamment sur les amitiés. J’en ai perdu beaucoup. Et avant ma nouvelle expatriation, en septembre, j’ai pris le temps de dire (dans un flot de larmes) à mes amis, que ce n’était pas eux que je quittais. Et qu’ils me manquaient tous les jours lorsque j’étais à l’étranger. Résultat, nous ne restons plus une semaine sans nous envoyer de petits messages!
    Très bon point concernant la langue du pays. J’ai l’occasion de le voir tous les jours ici. Même avec les serveurs par exemple!
    Chose que je pourrais ajouter dans ton point « relations » : regarder les groupes sur Facebook! Il en existe pas mal! Tout comme il existe sur Facebook des événements café-langues 🙂

    • Merci beaucoup pour ton commentaire Virgilia, c’est très émouvant. Quelles belles amitiés tu a sû garder, bravo 🙂 Tu as tout à fait raison pour les groupes Facebook, c’est en effet un excellent moyen de rencontrer des gens dans un nouveau pays !

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